expographie 1

L’écart entre une œuvre qui serait décorative et une autre qui serait artistique est assez mince. L’exposition d’une œuvre est l’occasion de profiter des facultés décoratives, visuelles, ornementales d’une œuvre, et de s’attarder sur le sens véhiculé par cette même œuvre.
Oui : les œuvres ont belles. Et l’universalité de ce jugement n’apporte que peu d’eau au moulin de l’activité dans laquelle elle s’inscrit et qui en réalise l’exposition.
Une peinture murale est, paradoxalement, quelque chose qui va être recouvert, bientôt, pour laisser place aux œuvres de la prochaine exposition.
Simplement, la peinture murale réclame un investissement supérieur à une simple tractation, à un simple changement de clou : une peinture murale demande à être refaite, et j’emploie de préférence le terme de réactualisée.
Une peinture murale demande à être faite et à pouvoir être refaite, et elle convoque alors des attentions et des gestes qui vont sensiblement au-delà de ceux qui font traditionnellement l’exposition : mettre une vis dans le mur.
Difficile d’imaginer une œuvre, et à plus forte raison, une œuvre peinte, qui n’aurait pas la nécessité absolue d’un mur, d’une paroi ou d’une cimaise pour en assurer la verticalité, afin qu’elle puisse être placée bien en face du visiteur.
Les peintures murales de John M. Armleder assument et prennent en charge les murs qui définissent l’espace qui serait celui de l’exposition. Oui : le tableau déborde largement de son cadre, oui : la peinture assume et joue volontiers de cette relation en faisant l’aveu de la complicité avec la réalité du site qui, présentant l’œuvre, devient part entière de l’œuvre.
Et nous avec, en quelque sorte.
Sylvain Sorgato

John M. Armleder
Sans titre
2012
peinture acrylique


John M. Armleder
Sans titre 2012 (dessin préparatoire)
2018
fichier svg

John M. Armleder
Sans titre 2012 (en cours de réalisation)
2018
peinture acrylique
